Naissance d’une collection

Comment, au fil du temps, la collection de l’Hôtel Bedford a-t-elle été constituée ? À partir de 1970, Jean et Gérard Berrut ont repris la direction de l’Hôtel Bedford. Ils étaient conscients de la chance mais aussi de la responsabilité qu’ils avaient de mener à bien cette belle entreprise familiale. Ils entraient dans la lignée de leur grand-père, Sylvain Berrut, qui a été le point de départ de leur histoire, puis de leur père, René Berrut. Ils ont tenu à préserver cet esprit de maison familiale qui apporte aux clients une certaine intimité, une complicité et une humanité dans les relations.
L’histoire de l’Hôtel Bedford est une belle histoire. Cet hôtel date de 1847. Il a été fréquenté, et continue de l’être, par de nombreuses personnalités du domaine des arts qui l’ont choisi comme résidence parisienne. Des gens de culture : Alexis de Tocqueville, l’Empereur du Brésil Dom Pedro II, l’Impératrice Eugénie et des compositeurs de renom : Gabriel Fauré, Camille Saint-Saëns, Heitor Villa-Lobos. Henri Dutilleux vient régulièrement y donner des conférences.
Au fil des années 1980, la famille Berrut a confié la rénovation de l’hôtel à Gérard Gallet, architecte d’intérieur de grand talent qui leur a beaucoup apporté. Il a su préserver l’atmosphère chaleureuse et familiale de l’Hôtel Bedford.

C’est à ce moment-là que Gérard Berrut a commencé à acquérir pour l’hôtel des œuvres d’artistes qui lui étaient chers. Cette démarche a été le fruit de rencontres exceptionnelles.

La première ouvre acquise fut  » La Rivière  » d’André Beaudin, un des artistes de la Galerie Louise Leiris, dont il aime la poésie et la rigueur.

Puis il découvrit le travail de Raoul Ubac dont il apprécie tout particulièrement la force qui semble émerger du fond des temps. André Frénaud a si bien parlé de son oeuvre : « L’œuvre d’Ubac est généreuse. Austère. Avouant ses objets, elle est secrète. Œuvre de vérité qui nulle part ne joue ni ne provoque… ».

Jacques Rouland, galériste de la rue de La Boétie, lui a présenté l’oeuvre forte et profonde de Maria Sepiol. Cette artiste polonaise maîtrise parfaitement la gravure, la technique du pastel sec et la photographie.

L’œuvre de Zoran Music fut une révélation lors d’une exposition, en Suisse, au Musée Jenisch à Vevey. Ce musée était dirigé par Bernard Blatter, un homme d’exception, d’une immense sensibilité à la fois poète et esthète. Une rencontre importante et un partage d’artistes.
L’œuvre méditative et silencieuse de Zoran Music touche profondément Gérard Berrut. Elle est le parcours tragique d’un homme, son regard sur le camp de Dachau, sur Venise, ses paysages, et la présence de son épouse, lda Barbarigo, elle-même peintre.

Bernard Blatter a écrit : « Au travers de sa peinture il nous révèle que l’instant se nourrit de ce qui fut, que tout frémissement de vie est une fragile victoire gagnée sur un terreau de mort. »

Grâce à Bernard Blatter, il a également découvert le travail de Farhad Ostovanison grand talent classique, sa poésie et sa sensibilité.

Il doit également à Bernard Blatter l’inestimable rencontre de Madeleine et Gérard de Palézieux dont il apprécie la qualité des êtres que celle de l’œuvre de Gérard de Palézieux.

C’est auprès de François Ditesheim, dans sa chaleureuse galerie de Neuchâtel, en Suisse, et lors de ses années de collaboration avec la Galerie Krugier, à Genève, qu’il a retrouvé des œuvres de Zoran Music, Marianne Poniatowska, Gérard de PalézieuxRolf lseli, Miklos Bokor, André Evrard et Erik Desmazières, et créé un lien de grande amitié.

Il aime le travail classique et épuré de Pierre Edouard, ce peintre et sculpteur de talent qu’expose la Galerie Claude Bernard, rue des Beaux-arts, à Paris.

Entrée et hall du Bedford

Entrée et hall du Bedford

Il a été fasciné par l’œuvre de Sam Szafran, par ses compositions et sa parfaite maîtrise du pastel qui en fait un des plus grands pastellistes de notre temps. Il a fait la connaissance de Sam et de Lilette, son épouse, grâce à Léonard Gianadda. Cet homme unique, à la tète de son admirable Fondation à Martigny, en Suisse, porte l’art à des sommets, mêlant la musique aux autres formes de la création. Il a fait de cette ville du Valais un creuset incontournable connu dans le monde entier. Des moments d’amitié inestimables sont issus de ces trois rencontres.

C’est à la Galerie du Troisième CEil qu’il a découvert le travail de Claude Lagoutte. Cette galerie bordelaise, animée par Anne-Marie Marquette, une femme passionnée et enthousiaste, expose et défend l’œuvre de cet artiste rare et sensible.

À la Galerie Olivier Nouvellet, à Paris, il a été séduit par les compositions poétiques de Saint Cricq, artiste discret, membre du mouvement MADI (Matérialisme dialectique).

Parmi les dernières acquisitions figurent Vera Pagava, présentée par la Galerie Bernard Bouche à Paris et Patrick Depin, exposé à la Galerie Maeght.

D’autres artistes font partie de la collection de l’Hôtel Bedford. On peut citer Eduardo Arroyo, Stéphane Erouane Dumas, Colette Brunschwig, Bruno Rousselot, Jacques Pourcher.

Les œuvres acquises, année après année, coups de cœur animés par une passion de l’art, reflètent le cheminement de Gérard Berrut dans ce jardin de peintres et de sculpteurs, de conservateurs, de galeristes et d’autres amateurs passionnés. C’est pour lui un grand plaisir de faire partager cette passion à mes clients, à mes collaborateurs et à mes amis.

Il est important de souligner que cette démarche a été possible parce que sa famille lui a fait confiance et lui a toujours donné une totale liberté dans le choix des œuvres.

Visitez le site de l’hôtel Bedford Visitez le site de l’hôtel de l’Arcade